jeudi 2 juin 2011

Situation agrégée de l'Eurosystème : pas brillante !

« LACHETE POLITIQUE AMENE FAILLITE MONETAIRE !… »

Les avoirs en Or de la BCE figurant à l'Actif de son Bilan au 1er Avril 2011 s'élevaient à 350,667 Mds €, au prix du marché. Même si cette valeur est corrigée par la tenue d'un compte de réévaluation à son passif, de manière prudente, comme le faisait autrefois la Banque de France depuis 1979, il faut estimer à 333.970.000 onces le stock-or sur la base d'un prix de marché arrondi de 1.050 euros/Oz. Le Stock d'Or a donc diminué de -17 % depuis l'ouverture de la BCE le 1er Janvier 1999, moment où il était de 404.131.000 onces, sommation des apports des Banques Centrales de la zone euro, alors estimée à 99,6 Mds €.

Même chose avec la hausse énorme en signes monétaires qui cache en fait une perte de substance conséquente. Les avoirs nets en devises (Créances en devises moins engagements), toujours au 1er Avril 2011, s'élevaient à 230,04 Mds €. Ils étaient de 199,8 Mds € le 1er Janvier 1999 par les apports additionnés des mêmes banques Centrales. En apparence, ils ont donc augmenté, mais l'Euro étant maintenant réévalué à environ 1,40 dollar US, contre 1,168 USD le 4 janvier 1999 (Wikipédia), la valeur de 230,04 Mds doit donc être ramenée à 191,92 Mds, valeur à la création de la BCE, soit une diminution du stock de devises par rapport au départ d'environ - 4 % (191.92/199.8).

N otons que le même phénomène s'était déjà amorcé rien que dans l'année 1999 où, du 1er janvier au 31 Décembre, j'avais pu chiffrer, sous le pseudonyme de Juno MONETA dans le mensuel « LE PETRIN » N° 7 de Mai-Juin 2000, à –4,3% la perte de stock Or et devises totale. Cette perte totale se maintient donc en Mars 2011 à –4%. Comme on le voit la hausse de l'Euro survenue après sa forte baisse des premières années n'a réussi à produire qu'une perte de pouvoir d'achat extérieur en Or et en Devises.

Dans le même temps, le total des billets en euros qui s'élevait à 246 Mds € début 2002, s'élève ce même 1er Avril 2011 à 826 Mds € soit une hausse de + 236 % ! Dont près de 100% rien que dans une seule année sur les dix de la période… Il apparaît également que j'avais raison à l'époque de considérer qu'il s'agissait d'une thésaurisation en euros appelée par des étrangers en masse et qui les ont, semble-t-il, pour l'essentiel, conservés encore pour la même raison. Les billets en euros ainsi imprimés constituent donc une « monnaie de réserve » à l'étranger et donc une dette de la BCE. L'étranger peut exiger la reconversion de ses euros en devises (USD, Yens, £g etc…) à n'importe quel moment… C'est une « épée de Damoclès » qui représente environ 550 Mds € puisque la zone euro utilise nous dit-on environ 250 Mds en billets et pièces seulement, stables… Or 550 Mds € en billets euros sur 581 Mds de réserves en Or et devises implique l'assèchement complet des capacités de changes de la BCE ! La faillite menace avec tout billet supplémentaire…

La France a participé à ce processus. Alors que la masse monétaire fiduciaire en Francs fin 1998, à la veille de la conversion, s'élevait à environ 250 Mds FF soit environ 38 Mds €, la part de la France dans la masse des billets et pièces au 1er Avril 2011 s'élève à 85,2 Mds € soit une hausse de +124 % !… La part proportionnelle de la France dans la masse fiduciaire de la zone euro est donc de 85,2/826 = 10,31%. En baisse sur 2002 où elle s'établissait à 38/246 => 15 % . Notre part a baissé d'un tiers.

La BCE a un Capital et des réserves d'un total de 80,46 Mds € sur un total de son bilan de… 1.888,496 Mds € soit … 4,26 % ! ! ! Un ratio ultra-faible qui révèle la situation hypertendue de ce début de XXIème siècle pour l'Europe face au reste du monde.

Dans le domaine de la masse quasi monétaire, je veux dire scripturale, la totalité M3 des agrégats de droit allemand manié par la BCE s'élève à 9.524 Mds € fin Décembre 2010 soit plus de dix fois la masse fiduciaire actuelle ! Vous voyez la menace pour la BCE ! ?… La part de la France dans cette masse M3 est de 1.774,60 Mds € soit 18,63 %, donc plus grande que notre part dans la masse fiduciaire. Notre part augmente cependant encore de 5,5% en rythme annualisé en Avril 2011, en accélération sur 2010 qui était de +2,1%…

Ce différentiel est typiquement français. Nous n'employons que moins de 8% des « gros billets  de 200 et 500 € » en circulation dans tout l'Euroland et laissons disparaître l'usage de la monnaie fiduciaire au bénéfice de la masse scripturale… et cela s'accroît !  

Qui dit M3 dit donc : banques. L'ensemble des dépôts et autres ressources =< 2 ans des banques de l'EUROZONE s'élève à 10.606,9 Mds € en DEC 2010. Avec l'addition de toutes les autres ressources plus longues, cela donne une assiette totale de 18.948,1 Mds €. Sur la première catégorie les réserves obligatoires constituées à la BCE doivent être de 2% et sur la seconde catégorie de 0% ! Le total des réserves bancaires s'élève à 212,5 Mds € soit 1,12% !… Pour l'instant le ratio se maintient à ce niveau.

L'appel potentiel à la monnaie centrale sous deux ans est donc de 18.948,1 Mds € en cas de véritable « CRISE » avec… rien en face, puisque les réserves de changes sont déjà mangées potentiellement par les billets en circulation à l'étranger.

Que pensez-vous de ces menaces et de cette situation ? Moi, je suis écoeuré par la lâcheté politique qui aboutit à cette situation en 36 ans. Elle est impardonnable et constitue une haute trahison des gouvernants quelles que soient leurs apparences politiciennes.

CONCLUSION : Prenons garde que ce retour à nos origines grecques et à la nécessaire défense du Parthénon contre les macrophages financiers mondiaux ne nous précipite six pieds sous terre au fond du cratère que va creuser la vrille des politiques de nos gouvernants irresponsables…

Sources des données commentées ici : Bulletins de la BDF, INSEE, EUROSTAT et Bulletin d'Avril 2011 de la BCE. Et autres sources citées dans le texte.